Achat en masse de vaccins, indépendance des experts, information des médecins généralistes, négociations avec les laboratoires : la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a défendu au Sénat, mardi 23 mars, sa gestion de la lutte contre la pandémie de grippe A(H1N1).
La commission d'enquête sur "le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le gouvernement de la grippe H1N1" avait été mise en place à l'initiative des communistes et du Parti de gauche. Elle est présidée par François Autain (Parti de gauche) et son rapporteur est Alain Milon (UMP). Pourquoi 94 millions de doses achetées ? Pourquoi des commandes fermes ? Les experts sont-ils vraiment impartiaux ? Pourquoi les médecins généralistes ont-ils été tenus à l'écart ? Autant de sujets abordés par les sénateurs, lors d'une audition au ton parfois âpre, qui a duré plus de deux heures et demie.
LIENS D'INTÉRÊT
M. Autain a insisté sur l'influence des laboratoires pharmaceutiques et sur les liens d'intérêt des experts. "Ce n'est pas parce qu'un expert va travailler pour un laboratoire que son expertise n'est pas valable ou qu'elle est orientée, a déclaré Mme Bachelot. Les liens d'intérêt ne sont pas forcément des conflits d'intérêt. (...) Nous devons mobiliser les professionnels les plus compétents, et, dans un domaine donné, leur nombre est compté." Elle a estimé aussi que les expertises étaient toujours rendues "de facon collégiale et plurielle" et que cela représentait "une garantie".
La ministre a fait le point sur les négociations avec les laboratoires suite à l'annulation de commandes de vaccins. Confirmant les informations rapportées ce matin par Le Figaro, elle a redit qu'un contrat d'indemnisation avait été signé avec le seul laboratoire Novartis, d'un montant de 16 % du contrat initial, et que les négociations "continuent" avec les autres laboratoires, GSK et Sanofi-Pasteur. "Si nous ne parvenons pas à une démarche transactionnelle, nous notifierons à ces laboratoires une indemnisation unilatérale sur les mêmes bases que le contrat Novartis, de 16 %", a dit la ministre. Rappelant que les acquisitions de 94 millions de doses avaient été "dimensionnées de façon a pouvoir proposer la vaccination à l'ensemble de la population", elle a souligné que les laboratoires étaient "en position de force" et demandaient "des commandes fermes".
Mme Bachelot a par ailleurs listé le nombre de fois où elle a rencontré les médecins généralistes, les pharmaciens et les infirmières, assurant qu'on ne "pouvait pas dire qu'on ne les a pas écoutés".
Source: lemonde.fr
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