jeudi 12 janvier 2012

Des hackers veulent lancer leurs propres satellites

Pour contourner la censure sur Internet, les hackers du Chaos Computer Club ont une idée : utiliser leurs propres satellites de télécommunications pour une sorte d'Internet privé. Sur leur lancée, ces spécialistes informatiques se verraient bien sur la Lune.

Chaque année depuis 1984, le groupe de hackers Chaos Computer Club (ou CCC pour les intimes) organise en Allemagne une grand-messe où se retrouve la fine fleur du milieu. Il ne s’agit pas des cyberpirates auxquels on donne souvent, et à tort, le nom de hackers, mais de spécialistes informatiques qui militent pour la liberté de l'information et de la communication.

À l’occasion du Chaos Communication Congress qui s’est tenu à Berlin en décembre dernier, un nouveau projet a été présenté par un groupe de hackers qui veulent lutter contre la censure sur Internet en bâtissant leur propre système de communication basé sur un réseau de satellites amateurs. Le projet qui se nomme Hackerspace Global Grid a l’ambition de créer un « Internet incensurable dans l’espace » selon les termes de Nick Farr, l’un des initiateurs de ce défi. D'après BBC News qui a couvert cette conférence, l’idée est de bâtir un réseau distribué de récepteurs terrestres qui communiqueront avec des satellites amateurs en orbite basse.

Des récepteurs de satellites à 100 euros

D’où l’idée de se servir d’un groupement de récepteurs terrestres abordables qui seraient achetés par les particuliers. Mis en réseau, ils pourront localiser les satellites en permanence. « C’est une sorte de GPS inversé, explique Armin Bauer, un hacker de 26 ans qui participe au Hackerspace Global Grid. Le GPS utilise des satellites pour calculer notre position, et cela nous indique où sont les satellites. Nous pourrions utiliser ses coordonnées, mais aussi les améliorer en utilisant des sites fixes dans des endroits précisément connus » poursuit-il.

L’objectif du groupe de hackers est de mettre en service au moins trois prototypes de récepteurs terrestres durant la première moitié de l’année et de pouvoir mettre à disposition des modèles finalisés lors du prochain Chaos Communication Congress, d’ici un an. Ces modules seront ensuite commercialisés à prix coutant avec un objectif de tarif idéal de 100 euros. C’est cet aspect économique qui a motivé le choix du système GPS (réseau appartenant aux États-Unis). « Nous utiliserons aussi Galileo [le futur GPS européen, NDLR] et Glonass [le système russe] », peut-on lire sur le site du projet. Mais tout cela est encore lointain…

[caption id="attachment_12236" align="aligncenter" width="606" caption="Les hackers du projet Hackerspace Global Grid prévoient d'utiliser un réseau de satellites amateurs en orbite basse. © Esa"][/caption]

La première étape consiste à « établir un système de synchronisation précis pour le réseau distribué » explique la page de questions/réponses du site Hackerspace Global Grid. Il s’agira ensuite de concevoir des modules récepteurs et un traitement des signaux reçus. Enfin, un protocole permettant l’envoi de données est envisagé mais rien n’est encore arrêté dans ce domaine. « Pour le moment, nous travaillons sur la réception des données » précise-t-on. Autrement dit, il ne s’agira pas dans un premier temps d’un Internet tel que nous le connaissons, mais de quelque chose de plus rudimentaire. « Pensez à des mises à jour Twitter, pas au streaming vidéo », préviennent les promoteurs du projet pour qui le postulat de base est de « rester connecté » afin de pouvoir communiquer, « informer et rester informé ».

Source: futura-sciences.com


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