mercredi 31 mars 2010

Vaccin H1N1: Novartis met en garde les gouvernements contre les annulations



Le groupe pharmaceutique suisse Novartis, qui produit un des vaccins contre la grippe pandémique H1N1, a mis mardi en garde les gouvernements contre les annulations de commandes, avertissant que les Etats "fiables" seraient à l'avenir servis les premiers.




"Les mêmes gouvernements qui ont exercé beaucoup de pression sur l'industrie (pharmaceutique) pour livrer très rapidement des vaccins sont les mêmes gouvernements qui ont dit +on ne veut plus ce qu'on a commandé+", a indiqué à l'AFP le PDG de Novartis Daniel Vasella.




Le patron du géant pharmaceutique a averti que "la prochaine fois qu'il y aurait une pandémie - et il y aura une pandémie - les gouvernements qui avaient été des partenaires fiables seraient traités de manière préférentielle".




Cet avertissement intervient alors qu'un haut fonctionnaire de l'OMS, le docteur Keiji Fukuda, et un représentant du Groupe des fabricants européens de vaccin, le docteur Luc Hessel, ont accepté de se plier à une audition de la commission Santé de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) à Strasbourg.




Le docteur Fukuda, conseiller spécial de l'OMS sur les pandémies, a réfuté les accusations de l'expert épidémiologiste allemand, le docteur Wolfgang Wodarg, qui a accusé l'OMS d'avoir exagéré la menace de la grippe H1N1 sous la pression des laboratoires qui en attendaient de juteux bénéfices. L'OMS "n'a pas été indûment influencée par les laboratoires", a assuré M. Fukuda.




Devant le faible succès de la campagne de vaccination et la possibilité de vacciner avec une seule dose, au lieu de deux prévues initialement, plusieurs gouvernements ont revu à la baisse leurs commandes de vaccins.




En France, le ministère de la Santé a ainsi annoncé début janvier la résiliation de la commande de 50 millions de doses de vaccin (32 millions pour GSK, 11 pour Sanofi et 7 pour Novartis).




"Nous avons des contrats légalement contraignants pour les deux côtés", a rappelé M. Vasella, qui s'est dit "inflexible" sur les commandes déjà honorées. "Ce qui a été livré doit être gardé et doit être payé", a-t-il insisté.




Le patron du laboratoire bâlois a cependant estimé qu'il fallait être "flexible" sur les ordres encore en cours, le groupe pouvant proposer d'autres produits à la place. M. Vasella a cependant dit comprendre la pression à laquelle sont soumis les gouvernements.




La ministre de la Santé Roselyne Bachelot avait affirmé vendredi qu'il n'était pas question de transformer la résiliation des vaccins contre la grippe H1N1 en commandes ultérieures auprès des laboratoires.




"En aucun cas il n'est question de transformer cette résiliation en des commandes ultérieures", avait-elle déclaré.




La grippe H1N1, sur le déclin, a tué au moins 14.142 personnes dans le monde depuis son apparition au Mexique en mars/avril 2009, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève.




Novartis, qui a publié des résultats annuels en hausse, a livré l'année dernière plus de 100 millions de doses de vaccin pour 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires.

Source: lesechos.fr

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