[caption id="attachment_3839" align="alignright" width="300" caption="AFP/MARIO VEDDER La monnaie unique a chuté à son plus bas niveau depuis 2006 face au billet vert."][/caption]
L'euro enchaîne les records à la baisse : lundi 17 mai, la monnaie unique est passée sous le seuil de 1,23 dollar. Chutant jusqu'à 1,2237 dollar, elle a touché son plus bas niveau depuis quatre ans sur fond d'inquiétude sur la santé économique et budgétaire de l'Europe.
Les marchés craignent que la croissance déjà faible soit remise en cause par les plans d'austérité qui se multiplient dans la zone euro. Au risque de compliquer la réduction des déficits. Les places financières européennes ont à nouveau ouvert en baisse lundi.
En Asie, la Bourse de Shanghaï a plongé de 5,35 % à la clôture. Les marchés se trouvent "dans la situation la plus difficile depuis la seconde guerre mondiale", a estimé le patron de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, lundi.
Les ministres des finances de la zone euro (Eurogroupe), réunis lundi à Bruxelles, devraient se rendre à l'évidence : le plan de 750 milliards d'euros adopté il y a tout juste une semaine par l'Union européenne (UE) ne parvient pas à rassurer les investisseurs. D'autant que la majeure partie des fonds doit encore être approuvée par les parlements nationaux. Y compris en Allemagne, où l'on avance à reculons depuis le début du processus.
La chancelière Angela Merkel a d'ailleurs souligné que ce plan de soutien permettait juste de "gagner du temps afin de supprimer les différences en matière de compétitivité et de déficits budgétaires entre les pays de la zone euro". Le renforcement de la coordination économique et budgétaire continuera d'être au centre des débats dans les prochains jours.
Bruxelles a déjà réclamé un droit de regard sur le budget des Etats et proposé des sanctions accrues pour les pays trop laxistes. Selon la presse allemande, le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, va plaider cette semaine auprès de ses collègues de l'Eurogroupe pour un "programme concerté" de réduction des déficits budgétaires.
L'une des pistes à l'étude serait l'application, à l'échelle de toute la zone euro, de la règle budgétaire allemande. En 2009, Berlin a inscrit dans sa Constitution un mécanisme de "frein à la dette" qui empêche l'Etat fédéral de s'endetter de plus de 0,35 % du produit intérieur brut (PIB) chaque année, à partir de 2016. Lundi, le grand argentier autrichien, Josef Pröll, s'est déclaré "favorable" à l'instauration d'un tel système.
En France, la ministre de l'économie, Christine Lagarde, a plaidé dans un entretien à France Soir pour un "gouvernement économique" et souligné l'importance d'un "renforcement du pacte de stabilité et de croissance". Selon elle, l'euro "n'est pas en danger".
Pourtant, jusqu'ici, ni le filet de sécurité de 750 milliards d'euros ni les déclarations volontaristes des dirigeants européens n'ont permis d'enrayer la dégringolade de la monnaie unique. La chute de l'euro s'est précipitée ces derniers jours. "Ce qui m'inquiète, ce n'est pas tant le niveau de l'euro, qui reste tout à fait acceptable et présente même des avantages en termes de compétitivité extérieure, mais c'est la vitesse de la décélération", a d'ailleurs déclaré Jean-Pierre Jouyet, le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) sur France Inter, lundi.
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