lundi 20 septembre 2010

L'Irlande inquiète les marchés

Le coût du sauvetage du secteur bancaire irlandais inquiète les marchés, certains estimant nécessaire une injection de fonds de la communauté internationale. Les taux des emprunts irlandais ont bondi vendredi, alors que Dublin doit lancer une nouvelle émission mardi.


L'Irlande, et l'ensemble de la zone euro avec elle, vont passer un nouveau test sur les marchés dès mardi. Dublin va en effet émettre de nouvelles obligations à 4 et 8 ans, pour un montant compris entre 1 et 1,5 milliards d'euros. Et ce au moment où sont les inquiétudes sur l'état de ses finances publiques sont au plus haut, certains estimant nécessaire une injection de plusieurs milliards d'euros de la part de la communauté internationale pour l'aider à sauver son système bancaire.




Les taux des obligations irlandaises ont ainsi été l'objet d'un brusque regain de tension vendredi, les spéculations sur l'éventualité d'un prêt du Fonds monétaire international (FMI) repartant de plus belle. Les rendements des emprunts d'Etat irlandais à 2 et 10 ans ont bondi respectivement de 42 et 22 points de base pour se fixer à 3,56 % et 6,14%. Le prix des contrats de couverture contre un risque de défaut du pays (CDS) a lui brusquement augmenté à 428 points de base (+38 points par rapport à la veille). Autrement dit, le coût pour assurer 10 millions de dollars de dette irlandaise est de 428.000 dollars par an, sur les cinq années à venir.


La BCE intervient


Tout est parti d'une note de Barclays Capital. Selon son analyste, «le gouvernement irlandais pourrait avoir besoin d'une aide extérieure» pour assumer le coût du sauvetage du secteur bancaire du pays. Notamment celui d'Anglo Irish Bank (AIB), qui a déjà nécessité trois injections de capital public pour un total de 23 milliards d'euros et que Dublin a dû scinder en deux entités. Les regards se tournent vers le FMI, qui a dû démentir vendredi : «Comme nous l'avons déjà dit, nous n'envisageons pas qu'un financement du FMI soit nécessaire, les autorités irlandaises ont pris des mesures déterminées pour gérer la crise bancaire», a indiqué un porte-parole de l'institution internationale.




Le ministre des Finances irlandais, Brian Lenihan, est lui aussi intervenu pour juger cette rumeurs «sans fondement». Il estime que les tensions sur les taux sont «normales» à quelques jours d'une importante émission obligataire. Pour apaiser les tensions sur le marché secondaire, la BCE aurait cependant poursuivi ses achats d'emprunts irlandais, pour quelques dizaines de millions d'euros, selon le «Financial Times».




L'émission prévue demain pourrait avoir des répercussions sur d'autres obligations de pays considérés comme fragiles, ainsi que sur l'euro. «On craint que ces levées ne passent pas, donc on assiste à un retour de la crise souveraine sur l'Irlande, qui déteint sur le Portugal», observe Laurent Geronimi, directeur de la stratégie taux chez Swiss Life Gestion Privée. Les taux à 10 ans du Portugal ont augmenté de 12 points de base vendredi, ceux de la Grèce de 4 points de base et ceux de l'Italie de 2 points de base. Le sentiment des marchés s'est en revanche amélioré sur l'Espagne (-1 point de base pour ses taux à 10 ans), qui a réussi une levée de fonds dans de bonne conditions jeudi dernier.

Source: lesechos.fr

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