mercredi 31 mars 2010

«Le vaccin contre le H1N1 m’a déclenché une sclérose en plaques»

Infirmière au CHUV et maman de quatre enfants, Nathalie Roy affirme avoir vu sa vie basculer après s’être fait vacciner.

[caption id="attachment_2448" align="aligncenter" width="468" caption="© chris blaser | Peu après s’être fait vacciner contre le H1N1"][/caption]

«Le vaccin contre le H1N1 a-t-il déclenché ma sclérose en plaques?» Cette question obsède Nathalie Roy, infirmière au CHUV et maman de quatre enfants, qui a ressenti les premiers symptômes de cette terrible maladie douze jours après s’être fait vacciner. «Je me fais vacciner chaque année contre la grippe, mais cette fois, j’avais des réticences. On en discutait entre collègues, on s’étonnait de la rapidité avec laquelle ce vaccin était arrivé. D’un autre côté, les gens me disaient: «Fais-le pour tes filles!» Finalement j’ai accepté.»

«Je n’accuse personne»

Le 17 novembre, cette Québécoise de 34 ans reçoit donc l’injection. Au début, tout se passe bien, mais le 1er décembre, elle ressent des engourdissements dans la jambe gauche. «Je ne me suis pas inquiétée, mais ça s’est étendu. A Noël, je ne pouvais plus marcher.» Inquiète, elle consulte un neurologue, subit une ponction lombaire et apprend le terrible diagnostic. «La sclérose peut apparaître suite à un choc émotionnel ou une forte infection. Comme je n’ai rien subi de tel durant les derniers mois, j’ai pensé au vaccin. Je n’accuse personne, j’ai pris la décision toute seule. Mais si ma maladie a été déclenchée par ce vaccin, je trouverais normal que quelqu’un paie les 1400 francs par mois de médicaments que je vais désormais devoir prendre toute ma vie.»

C’est donc avec grand intérêt que Nathalie Roy a découvert un fascicule publié par le site www.infovaccins.ch et qui cite des maladies graves comme exemples de «complications vaccinales avérées». Avec, en tête de la liste, la sclérose en plaques.

Lien possible avec le vaccin

Médecin adjoint au Service d’immunologie et d’allergie du CHUV, Pierre-Alexandre Bart ne rejette pas l’éventualité d’un lien entre le vaccin et l’apparition de la maladie: «Dès que l’on stimule le système immunitaire, par exemple par le biais d’un vaccin, on induit des réactions proches de celles de l’infection naturelle, mais habituellement plus modérées.»

«Ce qu’il est important de comprendre, précise le spécialiste, c’est que l’infection naturelle par le virus H1N1 est susceptible de provoquer les mêmes conséquences, mais dans une proportion bien plus élevée. Dans la présente situation, il est toutefois impossible de tirer des conclusions à partir d’un nombre de cas aussi petit…»

Depuis sa crise de sclérose, Nathalie Roy a retrouvé la plus grande partie de sa sensibilité. Elle continue d’élever ses quatre filles âgées de 10 mois à 9 ans, mais avec désormais une épée de Damoclès au-dessus de la tête. «J’ai choisi de témoigner, car les gens doivent être sensibilisés. Se faire vacciner n’est pas un geste anodin, cela peut avoir des conséquences sur votre vie et celle de vos proches.» Comble de l’histoire, la fille cadette de Nathalie Roy, qui n’était pas vaccinée, a finalement attrapé la maladie, sous une forme tout à fait bénigne.




Deux cas répertoriés

- Le cas de Nathalie Roy a été répertorié par l’Institut suisse des produits thérapeutiques, Swissmedic, qui est chargé de centraliser toutes les déclarations d’effets secondaires indésirables dans une banque de données nommée PaniFlow. Son dernier rapport, daté du 12 février, fait état de 524 déclarations, dont deux cas confirmés de sclérose en plaques.

- Etant donné que 1,3 million de personnes ont été vaccinées, cela fait un taux global d’effets secondaires indésirables graves de 0,04%. Le rapport estime que ce taux est conforme aux attentes et similaire à celui enregistré dans les autres pays.

- «Par contre, ce vaccin a causé une proportion plus importante que d’habitude d’effets secondaires limités mais désagréables, rappelle le médecin cantonal vaudois, Eric Masserey. Mais de manière générale, la campagne de vaccination reste parfaitement justifiée et a été efficace.»
SMR


Quelles indemnités?

- La Loi fédérale sur les épidémies de 1970 prévoit que le canton indemnise les victimes de lésions postvaccinales, sauf si «une faute grossière» a été commise par le patient. Dans les faits, un éventuel dédommagement repose sur la démonstration d’un rapport direct entre le vaccin et la maladie. Un lien d’autant plus difficile à prouver que la sclérose en plaques a une période d’incubation très longue et que le vaccin contre la grippe A (H1N1) est sur le marché depuis moins d’un an. L’infirmière a néanmoins la possibilité de présenter son dossier médical au Bureau des expertises extrajudiciaires de la Fédération des médecins suisses (FMH). «Je n’ai jamais entendu parler de cas semblables, mais ça m’étonnerait qu’on lui donne raison, réagit Anne-Marie Bollier, déléguée de l’Organisation suisse des patients. Il manque de recul sur ce vaccin. Et puis il faudrait être sûr qu’elle n’était pas atteinte avant de se faire vacciner.»
Marie Nicollier






PRÉCISION


Contrairement à ce que nous affirmions en une de notre édition du mardi 16 mars qu’une infirmière du CHUV avait été atteinte de sclérose en plaques après avoir été vaccinée contre la grippe H1N1, le lien de cause à effet n’est pas du tout établi à ce stade. Il reste à démontrer que c’est bien le vaccin qui a provoqué cette maladie invalidante, ainsi que cela était clairement expliqué dans l’article publié.

Source: tdg.ch

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