samedi 3 avril 2010

Les téléphones mobiles, de vrais mouchards

L’on s’habitue désormais à être géolocalisé en permanence

Etaient-ils vraiment conscients de ce qu’ils envoyaient? Une rue, même un numéro de rue, une heure indiquée à la minute près: voilà ce qu’ont publié des internautes dès le lancement de Buzz, le mini-réseau social de Google. Localisés avec une précision parfaite via leur téléphone mobile, ces internautes publiaient immédiatement, de manière totalement publique, leurs premiers commentaires via Buzz. Désormais tous dotés d’un GPS, les smartphones se transforment en mouchards, parfois à l’insu de leurs utilisateurs. «Les applications deviennent de plus en plus complexes, et l’on ne sait pas toujours que ce que l’on publie via son mobile est très souvent géolocalisable», regrette Nicolas Capt, avocat à Genève.

En parallèle, les services de géolocalisation à vocation ludique (tel Foursquare) ou pour retrouver ses amis (Google Latitude) se multiplient. La norme sera-t-elle bientôt d’être localisable en permanence? «Oui, ce renversement de tendance est possible, avertit Gwendal Le Grand, de la CNIL. Il pourra sembler suspect à votre femme ou à votre employeur que vous ne soyez plus localisable entre 17h00 et 20h00.»

Que fait la TSR?


Il devient déjà banal, pour les utilisateurs d’applications sur smartphones, d’accepter d’envoyer à leur éditeur ses coordonnées GPS. «Et ce alors que, très souvent, rien ne justifie l’envoi de telles données, regrette Nicolas Capt. Il ne faut pas s’habituer à être localisé, car il est impossible de savoir ce que font les éditeurs de ces données – même si c’est souvent pour afficher des publicités ciblées.» Prenons l’application de la TSR pour iPhone, qui demande de localiser l’utilisateur. Pour l’heure, la télévision affirme ne rien faire de ces informations – mais elle pourrait par exemple les utiliser pour des services météo personnalisés.

La collecte de données s’effectue souvent à l’insu de l’utilisateur. L’été dernier, Palm reconnaissait ainsi que ses téléphones Pré lui envoyaient la géolocalisation du terminal, le nombre d’applications installées et leur fréquence d’utilisation…

Source: letemps.ch

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